Culture

Mais QUI est donc Marvin Yamb?

Marvin, il est comme la « Martine » héroïne de notre enfance (et remarquez que de surcroit, ça rime) : il a plusieurs vies et talents. Tout ce qu’il touche est immanquablement frappé d’une incroyable poésie, brute. Que ce soit le dessin, la peinture, la photographie, le cinéma, l’écrit. Il a des choses à dire, tous les médiums sont valables et se laissent modeler par son esprit.

Mais comment tenter de définir Marvin Yamb ?

Marvin, déjà, c’est ce petit garçon, deuxième d’une fratrie de 3, né en région parisienne et partit en famille, tout jeune encore, passer les premières années de sa vie dans le pays de son papa, le Cameroun. C’est là qu’il s’éveille, au monde, à la vie dans tout ce qu’elle peut avoir de simple et joyeux, jusqu’à ses 6 ans. C’est alors que tout le clan traverse l’Atlantique, direction la Guyane et la partie maternelle de sa famille. Nouvelle vie, nouveaux paysages, nouvelles habitudes. Mais le changement, que ce soit à 6 ans ou à 30, ne sera jamais un problème pour lui. Bien au contraire, c’est plutôt une source de découvertes qui ne suffiront jamais à satisfaire sa curiosité.

C’est un petit garçon qui, quel que soit le continent où il se fût trouvé a toujours eu, un piano dans la maison de sa mère, un dessinateur ou un chanteur autour de lui. Un petit bonhomme qui a toujours dessiné, et qui, une fois jeune adulte est devenu celui qui s’exprimait alors sur les t-shirts

Beaucoup, en Guyane, ont entendu parler de lui à ce moment-là. En 2006, il y va au culot, et aussi au bluff. Il en sourit encore aujourd’hui en évoquant cette époque. Un t-shirt pour le chanteur Warren, un autre pour l’un des membres du groupe TOK au pied levé. Il réussit à les faire parvenir aux artistes. C’est le début des appareils photo numériques tout publique, il a toujours le sien sur lui et parvient à immortaliser ses créations, portées par ces artistes, sur scène. Dans la hype du moment, les médias locaux le remarquent et parlent de lui. Hop, on lui propose de designer les t-shirts de la rapeuse Diam’s pour sa tournée Antilles-Guyane dans la foulée. Que demander de plus à cet instant précis ? De fil en aiguille, il se retrouve à exercer son talent de la tête aux pieds en customisant des sneakers. C’est le Marvin « custom ».

Son bac en poche, il passe une licence d’anglais entre la France, la Guyane et les US. De petits boulots alimentaires en petits boulots. Il enchaine sur un master, arrive le Marvin enseignant. Il exerce à Locka, à l’intérieur de la Guyane, pendant 3 ans. Il conserve d’excellents souvenirs de ses élèves. Mais c’est en 2014, qu’il décide de changer radicalement de direction, suite au décès de son père. C’est décidé, il lâche tout pour se consacrer au cinéma.

C’est le Marvin réalisateur. Ce cinéma, il l’a toujours côtoyé et rêvé en temps que spectateur, en temps que rêveur, même dans les moments les plus compliqués de sa vie. Déjà, avec ses élèves, il avait mis en place un petit projet cinématographique. A l’occasion du concours et festival du « Prix de court », il réalise son premier vrai projet personnel, sans expérience, mais déjà avec l’œil aiguisé. C’est « Panga », court métrage fantastique qu’il regarde aujourd’hui avec un œil très critique. Ce premier essai séduit le jury, il récoltera 2 prix.

C’est alors qu’il part pour Paris afin de commencer des études en école de cinéma en région parisienne. Après sa première année, il passe en Guyane tourner un nouveau court métrage, « Le goût du calou ». Pour y avoir participé (Melle B), je peux vous dire qu’il se dégageait une énergie incroyablement positive et optimiste autour de ce projet. Le sujet abordé, les mûles, touche le public. C’est un succès d’estime, mais pas que. En effet, le film est primé au Cameroun, lors du festival « Ecrans Noirs ». Double bonheur pour le jeune réalisateur. Son opus suivant, un court d’1m40 nommé « Le voile », où aucun mot n’est prononcé, est une claque émotionnelle pour les spectateurs (il est visible sur la page Facebook de Marvin Yamb). Il enchainera avec « Parce que je t’aime », lui aussi récompensé à son tour d’un prix, cette fois-ci au festival « Nouveaux Regards » en Guadeloupe.

Mais ne vous y trompez pas. Pour maitriser son sujet, Marvin Yamb n’hésite pas à occuper tous les postes qui se présentent en fonction des projets cinématographiques, que ce soit en régie, au casting ou au repérage. Il tisse une toile, un réseau dans ce milieu fermé, qui s’étend bien au-delà des frontières de la Guyane.

Mais il existe aussi un Marvin poète. Celui qui s’exprime via les réseaux sociaux. Sur Facebook d’abord dès 2010, ses textes sont des billets d’humeur bien sentis et habilement tournés. C’est sur son compte Instagram qu’il continue, depuis quelques années maintenant, de nous livrer ses textes, ses pensées, ses rêves, ses amours, tel un journal intime à cœur ouvert.

Et, si vous habitez en Guyane, vous avez certainement croisé un jour le Marvin peintre. Mais si… Tout au début de la route de Montabo, à l’époque, sur un échafaudage, et par tous les temps… Les yeux transperçants de l’homme qui regarde au delà de la mer, de l’autre coté de la route, c’est aussi de lui, comme d’autres fresques égrenées en Guyane et ailleurs.

Mais Marvin, c’est aussi un homme, un fils, un frère, un cousin, un ami, et surtout depuis quelques temps, le papa de trois petites poupées. Cet homme, au sens de l’humain, est fondamentalement bon. Il observe, ne juge pas. Son esprit est libre. Libre, et respectueux quel que soit le sujet abordé. Pour lui-même, il ne renie ni ses actions, ni son africanité, et garde un oeil résolument optimiste sur l’avenir .

Il ne juge pas donc, respecte, mais n’en pose pas moins un regard franc et lucide sur le monde qui nous entoure. S’il ne renie pas son africanité c’est que, justement, elle lui sert d’ancrage.

Aujourd’hui le nom de Yamb s’exporte bien delà des frontières guyanaises. Des projets, reprenez votre souffle et rassurez-vous, il en a encore plein. Déjà, une nouvelle fresque devrait voir le jour d’ici peu quelque part en Guyane…. Le Marvin acteur ne devrait pas non plus trop tarder à pointer le bout de son nez. Et enfin, un nouveau film, écrit et réalisé par lui, se prépare d’ici la fin de cette année 2022.

 

Si on devait ne retenir qu’une seule leçon de son destin qui n’en est encore qu’à ses débuts, c’est : rêvez, aimez ! Le but n’est jamais d’écraser l’autre, mais simplement d’être soi. De la meilleure façon possible, sans fermer les yeux sur ce qui nous entoure ou renier qui nous sommes.

 

Pour suivre l’actu de Marvin et rêver avec lui sur Instagram, C’EST PAR ICI!

Pour ne rien rater de son travail et de ses coups de gueule sur Facebook, C’EST JUSTE LA!

Pour voir son court métrage « Le voile », d’1mn40s, IL SUFFIT DE CLIQUER ICI!

 

 

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